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Photo du rédacteurpointsuspensions

Janela

Nous nous enfermons, nous nous confinons dans nos globes corporels. Le vent nous rend visite et ramène toutes ses couleurs, toutes ses épaisseurs, toutes ses odeurs.


Nous cousons des vêtements avec ces fils de couleurs et nous courrons sur l’herbe mouillée de la haute montagne. Nous courrons vers les hauteurs. Nous quittons les villes perdues.

Nos pieds déchaussés et fatigués par l’effort de la course s’appuient sur l’herbe verte. Les oiseaux chantent. Eux aussi sont emportés par les couleurs du vent, mais leurs pattes ne caressent pas l’humidité de l’herbe. La gravité leur surprend différemment. Leur manière de danser avec le vent est en utilisant leurs voix. Longuement. Du haut vers le bas, en zigzagant, elles rajoutent des nouvelles couleurs.

Je respire l’air que les oiseaux avaient respiré avant moi. Ils respirent l’air que j’avais respiré avant eux. Je vais semblant d’arroser les plantes mais en réalité ce sont elles qui m’arrosent. La terre se remplie d’humidité. Cette odeur connue dans l’enfance imprime l’air et entre de nouveau à mes narines. Maintenant c’est la terre qui m’arrose.

Nous n’avons pas peur de la lune. Nous n’avons pas peur du soleil.

Le vent reviendra danser avec les feuilles des arbres.


S.V


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